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PLAGE DAVID
25 novembre 2011

Elections législatives

 

Le scrutin du 25 novembre est le premier depuis l'adoption de la nouvelle Constitution.
Mais les pratiques des politiciens n'ont pas changé. Les notables tiennent toujours le haut du pavé et les jeunes restent à l'écart du jeu politique.



nov25La nouvelle donne n'a pourtant pas modifié d'un iota le comportement de la classe politique. Comme à chaque fois, la Constitution des listes électorales tient du mercato. Barons locaux et chefs de clans "achètent" les positions éligibles sur les listes en échange de la mise à la disposition de leurs moyens et de leurs réseaux.
Certains barons n'ont accepté de ne pas se représenter qu'à la condition que leurs fils soient inscrits sur la liste réservée aux femmes en 2007 et élargie aux jeunes cette année.
Il n'est guère étonnant, dans ces conditions, que de nombreux jeunes choisissent de rester à l'écart du jeu politique, quand ils ne rejettent pas carrément le système. "Ils veulent du sérieux, de la rigueur, des gens propres et compétents",
Un seul parti situe clairement son combat sur le terrain de l'idéologie et du militantisme: le Parti de la justice et du développement (PJD), d'obédience islamo-conservatrice.

La plupart des composantes du Mouvement du 20 février (PSU), à l'origine du printemps marocain, ont, elles, opté pour le boycott du scrutin. Au risque de laisser les factions les plus radicales et les plus minoritaires, gauchistes ou islamistes, récupérer la vague contestataire. Ce choix de l'abstention, s'il protège l'indépendance du mouvement, traduit aussi l'incapacité de passer de la prise de parole à l'action politique. "La Constitution n'instaure pas une vraie monarchie parlementaire, C'est une démocratie maquillée". "Au lieu de se focaliser sur le Palais et le régime, les contestataires auraient mieux fait de" secouer le cocotier dans les partis !"
nov251Il y a cependant fort à parier que le parlement qui sortira des urnes ressemblera beaucoup au précédent: une assemblée de notables, largement atone.  "La plupart des élus, dit-il, ont une conception très passive de leur rôle. A cela s'ajoute le manque de moyens.

Le risque serait alors que la contestation reparte, attisée par le mécontentement social lié au chômage, à la pauvreté et à la vie chère. D'autant qu'une partie de l'appareil d'Etat se comporte comme si le nuage de la révolution arabe avait contourné le royaume... Si la monarchie a bien négocié les évolutions nécessaires face à la vague contestataire du printemps, la fracture entre la classe politique et une jeunesse en mal de changement reste porteuse de tensions.

Chakib Alami pour L'Express

 

 

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